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Jesse Cook au Festival de Jazz: Une soirée mémorable

Les 2 et 3 juillet derniers, Jesse Cook se présentait pour une série de concerts au Festival de Jazz de Montréal. C’était la troisième fois que j’assistais à un de ses spectacles et, comme à chaque fois, j’en suis ressortie émerveillée par le talent et le charisme de ce guitariste de renommée internationale.

Jesse Cook ne rate jamais la cible : à chaque concert, le public est conquis, ravi, accroché à chacune des notes –parfois trop rapides pour les compterqu’il réussit à extraire de sa guitare flamenco. Il tient littéralement le public dans sa main, agrémentant le spectacle de quelques anecdotes racontées à moitié en français et à moitié en anglais –ce qui donne parfois lieu à des malentendus hilarants.

Le tour du monde en musique

Disons-le tout de suite, le guitariste ontarien sait comment faire lever un show, et il l’a encore prouvé le 2 juillet. Mélangeant adroitement anciennes nouvelles pièces, il trouve le moyen de nous faire taper des mains à chaque chanson ou presque, nous entraînant littéralement dans un tour du monde musical avec ses rythmes inspirés de Colombie, d’Espagne ou du Moyen-
Orient. Revenant seul après l’entracte, il fait entrer un par un ses musiciens, au fil des morceaux, dans un crescendo qui atteint son paroxysme avec l’arrivée du batteur Chendy Leon et l’envolée dramatique de Luna Llena, un classique de son deuxième album, Gravity.

C’est à partir de là que le spectacle prend vraiment son envol : lançant l’iconique Mario Takes A Walk (que vous pouvez entendre ci-dessus) par une longue introduction qui nous laisse sur le bout de nos sièges (ou plutôt, sur la pointe des pieds, puisque nous étions déjà debout), Cook ne ménage pas ses effets, et enchaîne les pièces à un rythme infernal, sans une seconde de pause. Quarante-cinq minutes qui ont passé comme l’éclair.

Bien sûr, il y a eu rappel. J’attendais ce moment avec impatience, parce qu’à chaque fois, Jesse Cook et ses acolytes débranchent leurs micros et jouent quelques chansons a cappella, dont la merveilleuse “Fall At Your Feet”, que Chris Church, violoniste et homme à tout faire du groupe (il joue de trois ou quatre instruments), chante à la perfection. Cette fois, nous avons eu droit en plus à la pétillante “Cecilia”, reprise de Simon & Garfunkel, sur laquelle nous avons chanté joyeusement. Et, grande nouveauté, surtout : Jesse Cook lui-même a chanté! En trois fois, je ne l’avais jamais vu fredonner la moindre mélodie. La surprise était totale –et agréable!

Vous l’aurez compris depuis longtemps, j’ai été une fois de plus conquise par Jesse Cook et par ses exceptionnels musiciens –notamment Nicholas Hernandez, dont vous pouvez admirer le talent dans la vidéo ci-dessous. Si jamais vous avez l’occasion, écoutez donc une ou deux pièces, vous serez surpris. Les pièces instrumentales, pour Jesse Cook, ne sont jamais ennuyeuses -tout comme les concerts. 😉


– Anne-Sophie, Lesrockalouves.com

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Jesse Cook, globe-trotteur de la guitare

JesseCook

Mine de rien, Jesse Cook est dans le paysage musical depuis 20 ans et il en est à son neuvième album studio avec One World, son plus récent. Pourtant, il a souvent l’impression qu’il vient tout juste de commencer son odyssée musicale et n’aime pas trop être enfermé dans une catégorie. Il sera en concert ce soir et demain à la Maison symphonique.

«Comme musicien, je viens de trois traditions. J’ai étudié en classique pendant plusieurs années, puis j’ai étudié le flamenco et finalement le jazz au Berklee College of Music, à Boston, dit-il. Maintenant, je ne sais pas ce que je fais comme musique. Je fais ce que j’ai envie de faire et je ne veux pas trop y penser. On m’a classé dans diverses catégories avec le temps, mais je laisse ce soin aux autres. Il y a des artistes qui s’inscrivent dans une tradition et veulent être les meilleurs dans celle-ci. D’autres apprennent les règles, puis essaient de les briser pour créer quelque chose de nouveau. Je me considère comme du second camp, et j’essaie que chacun de mes disques soit différent des autres. Les gens peuvent bien appeler cela comme ils veulent.»

Mais si l’on tient absolument à décrire One World, le terme «musique
du monde» serait sans doute le plus approprié.

«Auparavant, j’ai déjà enregistré des albums en Égypte, en Colombie, en Louisiane. Chaque album avait une influence culturelle assez précise. Mais avec celui-ci, je voulais prendre du recul et voir le monde dans son entier. Je voulais aussi provoquer une rencontre de l’ancien et du moderne. Il y a beaucoup d’électronique et de sons industriels, mais aussi des instruments anciens comme le duduk d’Arménie. On peut l’entendre sur plusieurs pièces, notamment Bombay Slam.»

Découvertes à l’ordinateur

Bien qu’il ait fait le tour du monde avec sa guitare, Jesse Cook donne surtout des spectacles en Amérique du Nord depuis quelques années. Père d’un petit garçon, il vit à Toronto et compose dans son studio, à la maison.

«Pour cet album, j’ai commencé par travailler à l’ordinateur. Mon fils avait 7 ans à ce moment-là et il insistait pour que je le laisse manipuler l’ordinateur. Il s’est mis à ouvrir toutes sortes de programmes, et je me suis dit: “Mon Dieu, il va briser quelque chose”, alors je suis sorti de la pièce. Quand je suis revenu, il avait ouvert un programme que je n’avais jamais vu, une banque de sons que je n’avais jamais utilisée. Ce que j’ai découvert grâce à lui s’est retrouvé sur mon album.» Comme compositeur, c’était la première fois qu’il utilisait autant de séquences et de boucles musicales (loops), mais cela ne changera pas définitivement son approche pour autant.

«Quand j’ai fait mon avant-dernier disque, The Blue Guitar Sessions, il y avait une forte influence jazz, dit-il. J’ai aimé faire du jazz, mais j’espérais déjà que pour mon prochain album, je ferais complètement autre chose. Je ne veux pas rester au même endroit. Ce n’est pas pour moi. Chaque album est un nouveau voyage.» Que ceux qui n’auraient pas réussi à mettre la main sur un billet pour la Maison symphonique – ils se sont tous vendus en un temps record – se consolent: Jesse Cook reviendra jouer dans la région cet automne.

«Je vais faire le tour: Terrebonne, Beloeil et d’autres villes aux alentours de Montréal. C’est toujours un plaisir de venir ici.»


La Presse, Collaboration spéciale, par Caroline Rodgers

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Festival de Jazz Montréal – Jesse Cook a la Maison Symphonique

Au moment où le guitariste Jesse Cook a posé le pied sur la scène de la Maison Symphonique, un bref moment de confusion régnait parmi le public: soit un imposteur lui ressemblait comme deux gouttes d’eau ou l’artiste canadien a coupé sa longue tignasse. Tous les doutes étaient dissipés dès les premières notes de Café Mocha.

Photographe : Richard Mercier
Photographe : Richard Mercier

« Si vous n’êtes pas certain, c’est moi! J’ai coupé mes cheveux » dixit le compositeur quelques secondes avant de jouer le second morceau Gravity. Ensuite, il enchaîne avec Taxi Brazil tiré de son plus récent album One World. Celui-ci propose comme ses précédents un tour du monde aux multiples influences teinté de sonorités électroniques.

Tout au long de cette performance qui a duré 2 heures (incluant un entracte de 20 minutes dont on aurait pu s’en passer), certaines chansons impliquaient tous les membres de son groupe (son inséparable Chris Church au violon, Rosendo Arocha aux percussions, le guitariste Nicolas Hernandez et le tout dernier, Dennis Mohammed à la basse) alors que d’autres étaient des duos ou des trios. On pouvait facilement s’imaginer dans café en Amérique Latine tellement l’atmosphère était bon enfant.

À plusieurs reprises, Jesse Cook aime rigoler avec son public et parmi les anecdotes croustillantes, il se demandait si les personnes assises derrière eux avaient payé leurs billets plus chers pour ne voir que leurs derrières.

Vers la fin de la première partie, le quintet encourageait les fans à taper des mains et en fonction de l’intensité générée, chaque musicien accélérait ou ralentissait la cadence. Quelle façon ingénieuse d’absorber l’énergie dans la salle!

Après l’entracte, on a pu apprécier Shake et Three Days, deux autres morceaux du dernier album. Malheureusement, Jesse Cook n’a pas voulu prendre de risque en n’interprétant que 3 titres de One World. C’est vraiment dommage car les concerts à Montréal s’affichaient complet et l’occasion était idéale d’écouter ses nouveaux titres aux mélodies recherchées (Beneath Your Skin, Bombay Slam…) dans un endroit où la qualité sonore est exceptionnelle.

Néanmoins, Jesse Cook a choisi ses valeurs sures pour terminer la soirée en beauté et s’assurer que tout le monde se lève pour se déhancher (Tempest, Mario Takes A Walk et Rumba Medley) Lors du rappel, le quintet s’est réuni devant la scène sans micros pour interpréter 3 reprises: “Cecelia” de Simon & Garfunkel, “Fall At Your Feet” de Crowded House et “Hey Ho” de The Lumineers. Foule silencieuse et attentive, la voix sublime de Chris Church était l’un des points marquants de cette soirée encore fort inoubliable.


– Sorstu.ca

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Entrevue avec Jesse Cook

ENTREVUE AVEC JESSE COOK | « J’AI ENVIE QUE L’ALBUM SOIT UN MONDE DANS LEQUEL ON PLONGERAIT »

De passage à Montréal pour 24h seulement à la suite de la sortie de son nouvel album One World, le musicien canadien Jesse Cook a pu discuter avec Sors-tu.ca. L’artiste a d’ailleurs eu le courage d’utiliser le français pour parler de son nouvel opus et de sa longue carrière, quelques jours avant son spectacle au CNA (Ottawa) dans le cadre de Scène Ontario ce dimanche 10 mai. Il sera ensuite de retour au Festival de Jazz de Montréal les 2 et 3 juillet 2015.

20 ans de carrière

Cela fait déjà 20 ans que Jesse Cook a débuté sa carrière dans la musique. Guitariste hors pair, il a sorti une dizaine d’albums mêlant jazz et flamenco moderne. Reconnu aujourd’hui un peu partout dans le monde, Jesse Cook a beaucoup évolué depuis ses débuts, tant sur le plan personnel que musical. « Sur mon premier disque, et aussi un peu sur mon deuxième, il y a des choses qui ressemblent un peu aux Gipsy Kings. Après ça, j’ai essayé de changer, pour chaque disque j’ai voulu créer quelque chose de nouveau. »

La nouveauté, Jesse Cook peut déjà la former grâce à son parcours. Enfant, il a appris la guitare jazz et classique, puis plus tard s’est intéressé au flamenco et à la musique du monde. Des styles variés qui font que son jeu de guitare est inclassifiable, ce qui évite à l’artiste de rentrer dans une case bien précise.

Voyages

Le musicien a ensuite beaucoup voyagé, il est allé en Egypte pour son album Nomad (2003), puis en Colombie pour travailler avec des musiciens traditionnels sur The Rumba Fondation (2009). Mais pour One World, le guitariste souhaitait quelque chose de réellement nouveau par rapport à ses approches précédentes. « Pour chaque disque je veux faire un nouvel hybride mais pour celui-ci, j’ai voulu réagrandir le point du vue. Au lieu de me centrer sur un pays, je me suis dit « Ok, je veux le faire sur le monde entier ». Et pas juste le monde, mais aussi avoir des musiques de différentes époques. »

One World est donc un véritable voyage dans le monde, à différentes périodes. L’auditeur est souvent transporté en Inde, en Espagne ou au Maghreb par la guitare de l’artiste, qui déclare ainsi « J’ai envie que l’album soit un monde dans lequel on plongerait. » La musique est un langage universel, et les hommes aussi sont interconnectés.

Diversité

Jesse Cook compare ainsi son dernier effort à la ville de Constantinople (Istanbul aujourd’hui), qui était et reste encore un
véritable carrefour entre l’Orient et l’Occident. « On peut imaginer que tout le monde était dans un marché à Constantinople il y a 1000 ans, et que peut-être, dans ce marché, il y avait des musiciens de partout, qui mélangeaient toutes les musiques. »

Cette diversité se retrouve sur la pochette de l’album sur laquelle on voit un arbre en dessous duquel on aperçoit le guitariste avec son instrument. L’artiste a ainsi cherché à créer une image qui retranscrirait sa vision de la musique. « J’aime l’idée de l’arbre, qui est une métaphore pour dire que toutes les musiques sont interconnectées. La musique est un langage universel, et les hommes aussi sont interconnectés. »

Contradictions dignes d’attention

One World est également un album de contradictions. Contradictions entre des styles musicaux totalement différents. Mais aussi contradictions entre l’ancien et le moderne, l’acoustique et l’électronique. Car Jesse Cook a cherché à inclure dans ce dernier effort des éléments plus modernes, ce qu’il faisait peu auparavant. Cela grâce à son fils. « Mon fils demandait toujours s’il pouvait jouer sur l’ordinateur et je lui disais « Non, ce n’est pas possible, c’est trop compliqué. » Il avait 7 ans, et les enfants, tu sais, ils demandent, demandent… Et finalement j’ai cédé. J’avais peur qu’il change tout, et que je ne puisse pas revenir en arrière. J’ai quitté le studio pour faire de la guitare, et quand je suis revenu, il avait ouvert une page que je n’avais jamais vue, avec toutes les boucles dans une librairie. »

L’artiste a alors découvert un autre aspect musical qu’il n’exploitait guère et qui a changé totalement sa façon de travailler. Au lieu de composer à la guitare, il a commencé par écrire sur ordinateur, quelque chose qui s’est révélé être libérateur pour le musicien. Au final, Jesse Cook a entremêlé des aspects variés et opposés qui donne une richesse musicale selon lui. « Quand tu ressembles des styles que l’on n’a pas l’habitude d’entendre ensemble, c’est là que l’attention se pose. Juxtaposer des sons qui n’occupent pas l’espace ensemble habituellement donne quelque chose d’irrésistible. »

Jesse Cook sera en spectacle au CNA (Ottawa) dans le cadre de Scène Ontario ce dimanche 10 mai, puis au Festival de Jazz de Montréal les 2 et 3 juillet 2015 à la Maison Symphonique. Il prévoit également une tournée au Québec cet automne.


– !Manon Boquen !Collaboratrice (France)

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One World: Un monde selon Jesse Cook (ENTREVUE)

Jesse Cook – Publicity Image – Photo credit: Allen Clark

Pour son nouvel album intitulé One World le guitariste virtuose canadien Jesse Cook désirait proposer un univers mariant les genres, les cultures et les époques. En un sens, tout est dans le titre de l’oeuvre ! Deux mois avant ses éventuels concerts à la Maison symphonique de Montréal, qui seront offerts à guichets fermés, le Torontois a rencontré notre journaliste du Huffington Post dans un hôtel du centre-ville.

«J’ai tenté d’inventer un monde. Mes disques préférés sont ceux qui me permettent de plonger et de vivre une expérience unique. Je crois avoir vécu cette première sensation en écoutant Dark Side of the Moon (1973) de Pink Floyd quand j’étais jeune (il a aujourd’hui 50 ans). Je me rappelle avoir été complètement happé par cet album. Plus tard, à l’âge adulte, il m’est arrivé la même chose avec le disque Passion (1989) de Peter Gabriel. J’ai toujours été inspiré par ces oeuvres qui captivent et donne l’impression qu’elles ont leur propre univers.»

Bien qu’il provoque spontanément le sentiment du voyage, l’album One World a été entièrement conçu dans son studio de Toronto. Contrairement aux opus Nomad (2003) et The Rumba Foundation (2009), qui l’ont respectivement amené à séjourner en Égypte et en Colombie, Cook ne sentait pas le besoin d’aller ailleurs pour créer son plus récent disque.

«Je sais que les titres évoquent certains lieux sur la mappemonde (Bombay Slam, Taxi Brazil, et même Steampunk Rickshaw). Pourtant, ces titres ont été choisis après que tout soit terminé. Ils sont comme des clins d’oeil apposés à des morceaux instrumentaux. Tout est libre pour l’interprétation. J’ai tenté d’évoquer sans être trop précis. Je voulais seulement qu’ils éveillent l’imagination. Je ne suis pas nécessairement allé dans ces endroits pour créer les morceaux.»

«Certes, j’adore le voyage. C’est aussi une nécessité liée à mon travail. J’ai visité beaucoup de villes. Je dois souligner que certains projets antérieurs m’obligeaient en quelque sorte à aller enregistrer dans des villes étrangères. Par exemple, je suis allé à Lafayette, en Louisiane, pour produire Vertigo (1998). Sur pratiquement tous les albums que j’ai faits, il y avait une connotation géographique. Je transposais mon style hybride à la guitare dans un lieu donné. Cet état peut provoquer la création. Mais cette fois, j’ai voyagé en demeurant à la maison!»

L’arbre

One World est donc une sorte de synthèse des expériences musicales accumulées au fil du temps. Comme le souligne lui-même l’artiste, il a choisi de travailler avec toutes ses influences artistiques – flamenco, classique, rumba, musique du monde, pop, blues, jazz –, plutôt que d’en choisir une seule en particulier.

«C’est pourquoi j’ai voulu mettre l’image d’un arbre (un grand chêne trouvé au milieu des collines en Californie) sur la pochette du disque. Si on prend du recul, on s’aperçoit que toutes les musiques de la planète sont interreliées. C’est comme l’humanité. Nous sommes tous les branches ou les racines d’un même tronc.»

«J’ai aussi joué beaucoup avec l’interaction du passé et du présent, poursuit-il. Les musiques ancestrales peuvent encore avoir une grande influence sur celles d’aujourd’hui. J’ai utilisé des boucles de sons électroniques, des ambiances industrielles, des sonorités étranges produites par les ordinateurs, des bass drums synthétiques… À l’autre extrémité, j’ai utilisé le sitar ou encore le duduk arménien, qui est l’un des plus vieux instruments sur terre, grand ancêtre du saxophone.»

Selon Jesse Cook, rien n’était très intellectuel dans le processus créatif de One World. Au contraire, ce fut assez viscéral. Et cette exploration impliquant les instruments acoustiques et électroniques s’est avérée très riche pour le principal intéressé.

«Cette approche est beaucoup plus représentative de qui nous sommes devenus, en général. À mes débuts dans les années 1980, j’étais très réfractaire à l’endroit des gadgets électroniques. Maintenant, nous sommes submergés par ces objets. Ils ont envahi nos pensées et nos comportements. Et finalement, j’ai aimé travailler avec les ordinateurs et les instruments numériques. C’est devenu un mariage naturel dans mon travail.»

***

L’album est disponible depuis le 28 avril.
Outre les deux concerts qui seront offerts à la Maison symphonique,
les 2 et 3 juillet dans le cadre du Festival international de jazz de
Montréal, voici d’autres dates confirmées en novembre, au Québec :
18 Saguenay – Salle Théâtre Banque Nationale
19 Trois-Rivières- J. Antonio Thompson
20 Ville de Québec – Grand Théâtre
21 Terrebonne – Théatre du Vieux-Terrebonne
22 Sainte-Thérèse- Théâtre Lionel-Groulx
24 Sainte Geneviève – Salle Pauline Julien
25 L’Assomption – Salle Hector-Charland
26 Saint-Jérome – Salle André-Prévost
27 Valleyfield – Salle Albert-Dumouchel


Le Huffington Post Québec

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One World – Jesse Cook

Le Torontois Jesse Cook est reconnu comme un grand nom dans le monde du nuevo flamenco, cumulant plusieurs albums où il mélange ces rythmes à différents styles et la musique de divers pays. Trois ans après The Blue Guitar Sessions, il lance un nouvel album, intitulé One World, représentant sa vision d’un monde à l’image de Constantinople (maintenant Istanbul), au carrefour de l’Ouest et de l’Est, où toutes les cultures se rencontrent. Ajoutons à cela les musiques du passé et du futur, et le mélange est complet.

C’est Shake qui démarre l’album. Très rythmique, autant avec les clappements de mains et dans les percussions électroniques, on a quand même droit à une musique axée sur son indéniable talent à la guitare. Une énergie similaire se retrouve ensuite sur Taxi Brazil, avec même quelques scratchs.

Once nous amène ensuite dans un registre beaucoup plus léger mais aussi très réussi, et surtout très près du new age. Puis il nous amène en Inde avec Bombay Slam. Ses meilleures compositions demeurent les plus aériennes : To Your Shore, Three Days, When Night Falls et Beneath Your Skin, par exemple, nous donne envie de fermer les yeux pour mieux savourer le moment.

Belle collaboration de Tommy Emmanuel au steel string guitar dans Tommy and Me, où deux excellents guitaristes se rencontrent, sans surenchérir. Chapeau aussi au nom de pièce le plus étrange : Steampunk Rickshaw. Même la musique, mélangeant ces deux cultures difficilement plus aux antipodes, est assez représentative du nom.

La dernière piste, Breath, mérite qu’on s’y arrête : intro en guitare solo, puis on sent la brise arriver doucement, avec des percussions légères et des cordes fantomatiques. Une finale toute en douceur, pour faire contraste avec le début rythmé de l’album One World. Très réussi.

Les titres aidant, il est facile pour plusieurs pistes de savoir où Jesse Cook nous amène. Chaque piste nous fait voyager sur le globe, le tout sans perdre le fil conducteur qui est probablement la guitare du Torontois. Il réussit très bien son pari de créer des émotions, seulement avec une musique ambiante à l’efficacité redoutable. Plus que jamais, Jesse Cook nous rappelle qu’il y a toujours d’autres avenues à explorer dans la musique. On l’en remercie!

À écouter : Once, Beneath Your Skin, Breath
8,4/10
Par Olivier Dénommée


– Critiquedesalon.wordpress.com

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